Histoire d’eau en Val d’Adour

Les archives de Labatut-Rivière recèlent elles aussi de précieuses pépites, comme le prouvent les documents mis ici en lumière par le Maire de la commune.

C’était du temps où l’eau était encore considérée comme un bien commun, à l’abri de sociétés gestionnaires prédatrices plus soucieuses du profit à retirer de la gestion de cette ressource que du porte-monnaie des usagers…

Nombre de communes, à l’instar de Labatut, font encore acte de résistance grâce à l’investissement de leurs élus dans la gestion et la maintenance de leur réseau d’adduction, comme en attestent d’ailleurs les photos présentes sur cette page.

Acte de résistance bien réel, certes, mais il est à craindre que la loi NOTRe (nouvelle organisation territoriale de la république), à échéance de 2020, vienne à tourner une page de notre « Histoire de l’eau », en Val d’Adour et bien au-delà.

Alors savourons ensemble ce dernier verre…d’eau, une fois n’est pas coutume, offert à la dégustation grâce à Robert Maisonneuve à qui revient tout le mérite du présent article proposé ici à votre lecture.

N’oubliez pas de cliquer sur les photos et documents d’archives pour les agrandir…

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La commune de Labatut-Rivière est desservie en eau potable de manière peu banale. En effet outre la Régie communale qui alimente la majorité des abonnés et en particulier le cœur du village, trois syndicats sont aussi présents sur son territoire.

- Le Syndicat intercommunal d’Adduction d’Eau Potable de Marciac à l’est et au  nord-est au travers des communes de Ladevèze-Ville et de Tieste-Uragnoux.

- Le Spide Syndicat Intercommunal de Production De l’Eau de Maubourguet au sud-est au travers de la commune d’Auriébat

- Le SIAEP de Rivière Basse au Nord-Ouest au travers de la commune de Hères.

C’est par une délibération en date du 3 Décembre 1978 que le conseil municipal adopta le principe de la réalisation d’une alimentation en eau potable de la commune. Pour des raisons diverses ce premier projet ne put aboutir, mais fut repris par une nouvelle délibération en date du 26 Septembre 1983.

Le Bureau d’Investigations Géotechniques fut chargé des études, et la Direction Départementale de l’Agriculture et de la Forêt réalisa la maîtrise d’œuvre de la construction du réservoir au lieu-dit « Côte de Cantan » à Ladevèze-Ville et de la station de pompage au lieu-dit Padéouens sud près du pont de l’Adour.

 

Alerte à l’atrazine dans le bassin de l’Adour

Au mois de mai 2000, l’eau de distribution fut déclarée impropre à la consommation. Suite aux inondations d’Avril 2000 l’eau du puits de Labatut-Rivière fut contaminée par une pollution de pesticides et en particulier l’Atrazine. Il fallut bien se résoudre à inviter la population à ne pas consommer l’eau de la régie communale, et à distribuer de l’eau embouteillée.

Il s’en suivit de nombreux différents avec les abonnés, et il fut envisagé l’installation d’un filtre à charbon actif coût prévisionnel 450 000 F soit environ 80 000€ d’aujourd’hui et aussi l’adhésion au Syndicat de production intercommunal SPIDE. Ces scénarios furent abandonnés suite au retour à la normale de la qualité de l’eau de la régie communale.

Le périmètre de protection

Aux termes de la loi du 3 janvier 1992 sur l'eau, l'institution de périmètres de protection immédiate et rapprochée est obligatoire pour tous les points de captages déclarés d'utilité publique. En 2004 la commune de Labatut-Rivière décide de lancer la procédure, mais si le principe est simple et clair le chemin est long entre la délibération de la collectivité et la réception de l'arrêté préfectoral définitif.

Il s’écoula pas moins de 9 ans entre ces deux étapes. Cette procédure comprendra entre autres des acquisitions foncières, des échanges bilatéraux, une enquête publique…

L’arrêté préfectoral définitif comprenait une recommandation de l’ARS sur la sécurisation de la ressource. La commune décida de s’y conformer et avec l’accord du SIAEP de Marciac, une liaison fut réalisée entre les réservoirs de la régie communale de Labatut et du syndicat de Marciac tous deux implantés sur la commune de Ladevèze-Ville au quartier du Bruzou.

L’exploitation en régie

La commune exploite le service en régie, c’est-à-dire le gère directement par ses propres moyens en personnel et en matériel. Grâce à cette régie directe l’eau que consomment les Labatutois est l’une des plus pures et des moins chères de France. Pour obtenir ce résultat le conseil municipal doit fréquemment se muer en entreprise pour effectuer les travaux d’entretien, de dépannage ou de routine comme le nettoyage semestriel du réservoir ou le relevé des compteurs.

L’avenir avec la loi NOTRe

La loi NOTRe bouleverse la gestion de l'eau et de l'assainissement. D'ici 2020, cette compétence devient obligatoire pour les EPCI (Etablissement public de coopération intercommunale), Communes et petits syndicats doivent passer la main.

Première conséquence, une commune ne pourra plus être en charge de la gestion du service. La loi NOTRe signe ainsi la fin de la gestion municipale. Deuxième conséquence, les syndicats qui rassemblent moins de trois EPCI seront automatiquement supprimés. Ces mesures vont impacter directement les 25 000 services d'eau et d'assainissement communaux existants.

Seuls vont subsister les syndicats à une échelle supra-locale, quasi-départementale.

Ensuite seulement, les collectivités concernées devront prendre des décisions politiques sur des sujets aussi sensibles que le mode de gestion ou la péréquation tarifaire.

 

Robert M. et Alain F.